Géant avec la tête dans les nuages et locomotive
En guise d'épilogue (pour une fin qui marque un début), voici mes humbles conseils de « je suis passée par là ».
La date
Si vous pensez à une dérogation, c’est que votre enfant est né après le 30 septembre. Début octobre donc, mais ça peut aller plus loin, voire jusqu’en novembre d’après les histoires que j’ai entendues. Ne vous arrêtez donc pas juste à cause de la date ou à cause des commentaires des autres !
Poids et taille
Ce n’est pas pris en considération dans l’évaluation, mais ça me semble un point crucial. Un petit enfant sera toujours plus désavantagé s’il rentre trop tôt et l’inverse pour un plus grand s’il rentre trop tard (bien sûr, un petit enfant brillant saura toujours faire sa place... mais il aura probablement davantage besoin de support). Fillotte étant nettement au-dessus de la moyenne pour sa grandeur, nous avons cru utile de rajouter cet élément dans notre lettre de motivation.
Observation et écoute
Observez votre enfant jouer avec les autres enfants. Ceux de son âge et aussi avec des plus vieux. Essayez de vous faire le plus petit possible, espionnez même ! Écoutez les parler. Qui propose des activités ? Qui tient son bout ? Comment votre enfant réagit-il fasse à un conflit ?
Faites parler votre enfant. Nous avons pris l’habitude, quand Fillotte nous pose une question, de lui renvoyer la balle. Tout d’abord, pour être sûre que nous avons bien compris sa question et ensuite pour la faire chercher elle-même avant de lui donner la réponse… Les laisser s'exprimer nous donne un accès direct à leur cerveau et à tous les liens qui s'y créent. Pour ma part, je trouve ça fascinant !
Laissez des périodes de temps libres à votre enfant, sans stimulation de votre part, ni de la part de la télévision... Encore là, observez et écoutez, si vous le pouvez !
Tests
Inévitable, celui fait par la psychologue. Vu la popularité des demandes, je vous suggère de commencer vos démarches dès décembre. Les écoles pourront vous recommander un psychologue. Attendez-vous à débourser entre 500 et 700 $. Si l’enfant parle plusieurs langues à la maison, la langue dans laquelle il passe le test pourrait modifier les résultats. Selon les études psycholinguistiques, un enfant « pense » dans sa langue maternelle : littéralement. Laissé à lui-même pour jouer, il utilise toujours la langue de sa mère. Il sera donc plus habile à communiquer avec celle-ci.
Test visuel. Tous les enfants devraient voir un optométriste avant la rentrée. Ça éviterait de découvrir des myopies, hypermétropies ou astygmatismes avant que cela n’affecte son apprentissage en classe.
Test auditif. Au moindre doute sur les capacités auditives ou verbales de votre enfant, je suggère de consulter un audiologiste. L'intuition de parent trompe rarement... et les problèmes de surdité ne sont pas détectés en s’assurant simplement que l’enfant réagit quand on chuchote son nom. Les orthophonistes des écoles (ou celles du privé si votre école est moins bien pourvue…) travaillent ensuite avec les enfants. Cela vaut aussi pour les problèmes d’écriture. Quand on sait combien le cerveau d’un enfant est souple et performant, le plus tôt on agit mieux c’est !
Pas de pression
Sur votre enfant. Ne faites pas de chantage. «Va falloir que tu joues toute seule si tu veux aller à la maternelle l’année prochaine !», entendu dans la salle d’attente de la psychologue (soupir…). Dans notre cas, nous n’avons même pas fait le lien entre les tests et l’école, au début. Sans inventer de mensonge non plus. Si ça ne marche pas, vous en ressortirez avec une évaluation de votre enfant qui pourra vous être très utile : en connaissant mieux ses forces et faiblesses, ce sera encore plus facile de le guider. Rien n'est perdu, au contraire. Et là je réponds à ceux qui trouvent ça cher payé...
Amicalement
Persistez malgré les mauvaises langues, posez des questions aux professeurs et soyez vigilants tout au long de la scolarité. Un bon dialogue avec le prof me semble la meilleure avenue, je vous en reparlerai !
PS : Avez-vous tenté l'expérience de la photo du (5) ? Ici, ce fut un grand succès... Pour les curieux, vous avec besoin d'une branche de céleri - à sacrifier- et de deux verres d'eau, teintée au colorant alimentaire de couleurs contrastantes. Après quelques minutes à peine, le phénomène de capillarité se voit à l'oeil nu. Le céleri sur la photo s'y trempait le pied depuis plus de 24 heures.
C'est une délicate question que celle de la dérogation scolaire. J'ai fait faire une maternelle privée en anglais à quatre ans à ma fille du milieu, mon but étant qu'elle apprenne l'anglais. Ce qui fût fait facilement. Mais les profs de la maternelle me disaient que c'était ridicule qu'elle reprenne la même maternelle en français alors qu'elle avait atteint tous les objecfifs haut la main et qu'elle commençait même à lire. Comme elle était du 26 novembre, la dérogation s'imposait. On a procédé et la psychologue a été d'accord, parlant de maturité et d'intelligences supérieures. Voilà donc ma fille en première année à cinq ans. Scolarité facile. Mais dès la deuxième année, elle tombe dans la moyenne et en troisième, légèrement sous la moyenne. Elle ne remontera jamais. Et je me suis posé la question, si elle n'avait pas eu la dérogation, aurait-elle été première de classe, aurait-elle fait de plus longues études? Elle a terminé son secondaire 5 et s'est arrêtée là. Son année de cegep a été tellement catastrophique qu'on n'en parle même pas. Chaque enfant est un cas unique et il ne faut pas tout mettre sur le dos de la dérogation, mais si c'était à refaire, je ne la demanderais pas.
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