28 octobre 2010

La parlotte

Clouée au lit par un rotavirus non identifié, j'ai le cerveau trop en bouillie pour lire quoi que ce soit d'intense. Le net remplace la télé et les médias sociaux remplacent Ciné Quizz. Me voilà à fureter et j'en apprends des belles sur l'actualité de la semaine !

Joël Legendre est gai et n'en a pas parlé...

Michelle Blanc a eu une vaginite et en a tellement parlé...

Anne-Marie Losique et Pierre Thibault se parlent et ont même fait Vanessa ensemble...

Ouf ! Tellement déprimant de superficialité inutile, que du coup, j'ai commencé à me sentir mieux et à vouloir vite vite retourner au travail.

Heureusement, il y a aussi de vraies nouvelles. Après une soupe au poulet et nouilles, j'avais un peu plus de cerveau. J'ai trouvé des trucs pas nécessairement moins déprimants, mais qui nous concernent tous un peu plus que les déboires de certaines personnalités.

À Montréal, les journalistes continuent de faire le travail de la police/d'une commission d'enquête toujours refusée par Charest et découvrent que même la mafia fait des efforts écologiques....

Au Québec, un grand dirigeant de la convergence n'aime pas être critiqué et le fait savoir subtilement.

Le Canada continue de s'enliser dans une image rétrograde, conservatrice et ... hypocrite, quant à moi. Non, ce n'est peut-être plus une bonne idée de coudre un drapeau canayen sur vos sac-à-dos lors de périple à l'étranger !

Une petite clique de grands dirigeants américains savaient très bien ce qu'ils faisaient... et s'en sont très bien sortis, eux.

L'information, c'est ça. C'est pas agréable à entendre, on se sent souvent impuissants, mais la moindre des choses est de savoir. Car ces nouvelles ont toutes un lien direct avec notre vie quotidienne. C'est-à-dire : quand on ouvre la télé ou le journal, quand on achète un livre ou un service de télécommunications, quand on vote, quand on prend une hypothèque et même quand on doit attendre 3 heures dans une salle d'attente pour voir le médecin...

Joël, Michelle et AML n'y peuvent pas y changer grand chose, mais tout ce bruit autour d'eux peut nous empêcher de savoir.

26 octobre 2010

Un avant-midi à la maternelle

{Vous l'avez constaté, je n'ai pas triché. Ce que je croyais être la phase finale était également un nouveau début qui m'a tenu plus longtemps que prévu loin d'écran et clavier}
Je n'ai pas encore fait suite à la rentrée de Fillotte. Il y a eu beaucoup de décantage ces deux derniers mois... à suivre, mais en avant goût, ce billet tout chaud !

Nous avons la chance d'être tombés sur une maîtresse formidable : compétente, humaine, artiste, drôle, qui partage les mêmes choses importantes que nous et se fout des mêmes affaires que nous !

C'est celle qui jouait de la guitare au spectacle du mois de mai.

À la rencontre de parents, elle nous a gentiment invité à venir passer du temps en classe.

Quelque chose auquel je tenais, sans trop savoir pourquoi.

C'était ce matin. Je me suis retrouvée avec mon tablier à gérer les trois "fêtés du mois" qui devaient préparer des mini cupcakes pour toute la classe. Mesurer, mélanger les ingrédients, cuire (oui, il y a un vrai four dans la classe !) et décorer, en se lichant les doigts. Nous avons aussi ouvert et gratté l'intérieur d'une citrouille pour en récupérer les graines, les mains dans le gluant. Je me suis aussi assise par terre en indien pour faire le jeu des jetons et des nombres et j'ai aussi levé ma main pour dire la réponse au jeu des devinettes, mais on ne m'a pas choisie !

Ça a très bien cliqué avec Madame F. qui, en plus de me diriger, devait assurer pour son groupe de 20 petits. Qu'elle aime visiblement beaucoup. D'un amour ferme, celui qui vous guide dans la bonne direction. Il y avait beaucoup d'amour dans cette classe... et de la compétition pour de l'attention, et des injustices dénoncées, et des insoumis rapportés et des larmes de dépit.

Il s'en passe des choses dans une classe de maternelle ! Chaque petit élève frotte sa vie à celle de 19 autres, en même temps qu'une maîtresse veille à la cadence du "programme".

Je suis revenue étrangement sereine de mon avant-midi.

Depuis deux mois, ma fille passe huit heures de sa journée dans une grosse boîte dont je connaissais surtout l'entrée et la sortie.
Depuis deux mois, je ne sais que des petits bouts de sa vie hors de nous, ses parents, sa maison.
Depuis deux mois, on la bouscule pour arriver à l'heure le matin et je la reprend le plus souvent épuisée et marabout le soir.

Maintenant, je connais celle qui s'occupe de ma fille. Nous sommes même un peu complices. Je connais les amis de ma fille : j'ai enfin associé des visages aux noms si souvent entendus ! Je comprends aussi mieux ce qui se passe dans la tête de ma fille. Tout un chamboulement, même si elle adore l'école.

Allez, allez dans la classe de vos enfants. Prenez une journée off au travail s'il le faut. Ce n'est pas un luxe, pas une tâche... mais une expérience qui vous apportera sûrement quelque chose de nouveau, un regard différent sur votre enfant.

À L'ÉCOUTE : l'album LHASA DE LHASA DE SELA